De précieux manuscrits anciens comme le célèbre Coran bleu sont de nouveau exposés au public. L’occasion de visiter la partie du Musée du Bardo dédiée au patrimoine islamique.
Des pièces rares et précieuses sont de nouveau exposées au Musée National du Bardo.
Très fragiles, les manuscrits nécessitaient des traitements et des conditions de conservation optimales. Leur retour dans le musée est l’occasion de revisiter le Département islamique, qui retrouve petit à petit son éclat.
La Salle de Kairouan
Le Coran bleu
Le Musée du Bardo possède cinq pages d’un des joyaux du patrimoine tunisien : le Coran bleu.
C’est un des plus célèbres manuscrits au monde, calligraphié sur du vélin (un parchemin fin et précieux) teint en bleu nuit avec de l’indigo en provenance de l’Inde. Les lettres sont réalisées en dorure collée sur le parchemin et cernée de noir.
Réalisé en Tunisie au début du Xème siècle, ce manuscrit évoquerait, selon certains, le surgissement de la lumière divine dans un ciel nocturne… Il en existerait une centaine de feuillets à travers le monde, dont une partie conservée à Kairouan.
Le Coran de la Nourrice
Cet exemplaire a été légué à la Grande Mosquée de Kairouan en 1020 (410 H.) par une femme nommée Fatima, intendante du palais et gouvernante du jeune émir ziride Badis.
Il comptait 6000 pages de grand format (60 cm de hauteur), qui étaient conservées dans un grand coffre.
Sa page de garde indique qu’il a été réalisé par une autre femme nommée Dorra ; mais on ignore si elle a elle-même exécuté la calligraphie ou si elle l’a supervisée.
Le style calligraphique est le coufique maghrébin Rayhani. La bande bleue indique le titre de la sourate et le nombre de versets.
Manuscrits du VIIIème siècle
Ces manuscrits coraniques utilisent un style calligraphique très ancien, le Hijazi.
Calligraphie et arabesques
A gauche, détail d’une sourate (le titre et le nombre de versets sont indiqués dans un bandeau décoré). A droite, frontispice d’un Coran.
Bois sculpté et peint
D’anciennes pièces en bois provenant de monuments de Kairouan ont été conservées au fil des siècles et des restaurations.
Salle de Mahdia, Salle de Tunis
Tandis que la Salle de Kairouan se réfère aux débuts de l’islam en Tunisie (647-909), la Salle de Mahdia regroupe des objets datant des dynasties fatimide et ziride (909-1050). La Salle de Tunis est consacrée aux époques ultérieures.
Salle de Mahdia
Tout le faste des cours princières fatimides est évoqué dans cette salle : musique et coupe de vin, plaisirs de la chasse, vaisselle précieuse…
Salle de Tunis
Encore ornée de fragments de la première décoration du palais (édifié au XVème siècle), la Salle de Tunis expose notamment de nombreuses céramiques.
La buvette du musée
Terminez votre visite par une pause digne d’un mode de vie princier : le Département islamique ouvre sur un délicieux jardin andalou où se trouve la buvette du musée, sous un portique décoré de faïences anciennes.
Accès
Le Département islamique occupe le rez-de-chaussée du Musée, à droite du beau couloir voûté.